mardi 29 décembre 2009

U2 DENOK BILBORA!!!

U2 DENOK BILBORA!!!


2009-12-29
«Elkartasun uholde erraldoi bat irudikatu nahi dugu Bilboko kaleetan»

Ohiane Ozamiz (Etxerat elkarteko kidea):

"Dei egiten diogu euskal jendarteari datorren larunbatean, "euskal presoak Euskal Herrira dagozkien eskubideen jabe" lelopean, Etxeratek antolatutako manifestazio nazionalean parte hartzera.

Ziur gaude, berriz ere euskal jendartearen gehiengo zabal batek gure senide eta lagun presoek pairatzen dituzten eskubide urraketa etengabeak kalean eta irmotasun osoz salatuko dituela.

Elkartasun uholde bat irudikatu nahi dugu Bilboko kaleetan. Azken asteetan milaka atxikimendu bildu ditugu, eragile sozial, sindikal, politiko eta norbanakoengandik.

Bada garaia sakabanaketa, bizi osorako zigorra, gaixotasun larri eta sendaezinak dituzten presoak ez askatzearekin, isolamenduarekin, bakartzearekin, jipoiekin, mehatxuekin, komunikazioen bortxaketa etengabearekin edo senide eta lagunon aurkako katxe eta umiliazio saiakerekin amaitzeko.

Gure senide eta lagun presoen eskubideak errespetatuak izan daitezen, interpelazio eta salaketaren bideari eutsiko diogu. Zentzu horretan, kezka handiarekin ikusten dugu Nafarroako Arartekoaren jarrera. Izan ere, oraindik ez ditu Etxerateko kideak hartu nahi izan.

Hortaz, konpromiso zehatzak eskatzen jarraituko dugu."




vendredi 25 décembre 2009

kantatzeko mobilizioetan

PRESOAK NON DAUDE
NAHI GENDUKEN JAKIN
EZ DAUDE EZ MENDIAN
EZ DA ERE GUREKIN

PRESONDEGI BARRUAN
DAUZKATE GILTZEKIN
EZ DIRA ETORRIKO
EZ BADA AMNISTIA-REKIN

HORRA , HORRA
GURE GUDARIAK
FUNTZIONARIOEN AURREAN
MAKILA BURUAN

ZELDA KASTIGUETAN
ETA GOSE GREBAN
*ASKATUKO DITUZTE
MOBILIZIOAK (bis)

mercredi 23 décembre 2009

ELGARRETARATZEA AZKEN OSTIRALA

ABENDUAK 25 DECEMBRE
OSTIRALAREKIN vendredi

EUSKAL PRESOAK
EUSKAL HERRIRAT!
rassemblement en faveur des droits des prisonnier-e-s politiques basques

ARRATSALDEKO 6.30tan
Baionako MAYOU Zubian
A 18H30 sur le pont MAYOU
ZATOZTE DENAK !!!

eta uztaritzen et à ustaritz:

25 Décembre – Fête de Noël – Olentzero - Ambiance de fête familiale – Cadeaux, Repas,…..
Mais..... Cette année encore,
Cette année encore, pour 746 Prisonniers Politiques Basques, ce jour se passera dans une prison, seul dans une cellule, loin de leurs proches.
Cette année encore, pour plus de 746 familles d’Euskal Herri, ce jour va se fêter avec l’absence d’une mère, d’un père, fille, fils, femme, mari,…..
Cette année encore, pour plus de 746 familles d’Euskal Herri, ce jour va se fêter dans un train, une voiture, un avion, … en partance pour une prison à des centaines voire des milliers de Kms d’Euskal Herri.
Cette année encore, pour 746 Prisonniers Politiques Basques, leur famille et ami(e)s, ce jour va se fêter ……
Et Cette année encore, pour nous ici à Uztaritze, notre solidarité va se manifester ce vendredi, dernier vendredi du mois de décembre. Ce VENDREDI 25 DECEMBRE jour de fête, reste un jour où nous pouvons et devons consacrer une petite demi-heure, comme nous le faisons tous les derniers vendredis de chaque mois depuis plus de 7 ans, pour exiger le regroupement des Prisonniers Politiques Basques et le respect de leurs droits.
Rendez- vous à Hiribehere de 18h30 à 19h ce vendredi 25.
Venez nombreux !!!!


ENTRETIEN/ Hegoa ARAKAMA / Fille de prisonnier basque

article du JOURNAL DU PAYS BASQUE DU SAMEDI 19-12-2009

Sujet à la une

"Malgré ces mesures, ils ne briseront pas l'amour qu'on a pour eux"

Elle voit son père une fois par mois quand ce n'est pas un autre membre de la famille qui assure la visite. Mère de deux petites filles, Hegoa Arakama a parcouru les prisons espagnoles ces dernières années ; Iñaki Arakama y a passé douze ans de sa vie en raison de ses activités au sein de l'organisation ETA. Aujourd'hui, il se trouve à la prison de Séville (Andalousie), à 988 km de Saint-Michel, où elle habite.

19/12/2009

ENTRETIEN/ Hegoa ARAKAMA / Fille de prisonnier basque

Quelle est la situation actuelle de votre père ?

Suite à l'échec des négociations d'Alger [entre l'Etat espagnol et ETA], en 1989, mon père avait été déporté en République Dominicaine avec d'autres de ses compagnons. En 1997, il avait été expulsé vers Madrid, puis incarcéré. Cela fait douze ans. Il a passé un peu moins que cinq ans à la prison de Soto del Real [Madrid], cinq autres années à Puerto de Santa Maria [Andalousie], puis à Zuera en Saragosse et Logroño [Rioja]. Depuis quinze jours, il est à Séville.

Vous avez donc passé la plus grande partie de votre enfance sans votre père.

Je n'ai pas de souvenir de mon père chez moi. Cependant, même si la déportation est une situation très difficile, je passais tout de même deux mois par an en République Dominicaine. Et ces périodes nous ont beaucoup rapprochés l'un de l'autre... c'est très différent d'un vis-à-vis [mode de visite en prison réservé aux familles] qui ne dure que deux heures. Lorsque nous nous retrouvions, à l'époque, nous avions, du moins, une relation parent-enfant : nous mangions ensemble, il s'occupait de moi...

De nombreux enfants vivent ce genre de situation au Pays Basque, cette situation a t'elle des conséquences sur l'éducation ou la construction de l'enfant ?

Ces situations engendrent forcément des conséquences ; depuis mon plus jeune âge il m'a manqué un parent à la maison. Mais je n'ai pas l'impression que cela m'ait empêché de me construire de façon équilibrée, car, par ailleurs, ma mère et ma famille ont été très présentes. Et mon père a toujours été présent par d'autres voies, par courrier, par téléphone, ce qui fait qu'il a été très loin et près à la fois. Et puis il y a des situations différentes d'enfants qui ont vécu avec leur père ou leur mère avant qu'il n'aille en prison.

Comment vous êtes-vous organisée pour rendre régulièrement visite à votre père pendant ces douze ans de prison ?

A partir du moment où il a été incarcéré, beaucoup d'amis de Gasteiz [ville natale] lui ont rendu visite, alors que cela faisait 20 ans qu'il n'avait plus de relations avec eux. La solidarité s'est organisée autour de lui. Et dans notre famille, nous nous sommes toujours relayés pour le voir une fois par mois.

Cependant, il a 58 ans maintenant et ses amis sont de la même génération et l'âge se fait sentir : les voyages sont pesants, ils sont loin et nous le ressentons au niveau des visites.

Est-ce que vos filles voient leur aitatxi régulièrement ?

L'aînée qui a trois ans et demi est souvent venu à Puerto de Santa Maria avec moi, mais nous n'avons pas pris le bus des familles, car je veux que cette visite reste un plaisir. Heureusement que ce bus existe, je l'ai souvent pris, mais avec ma fille, j'ai préféré prendre l'avion, malgré le coût.

Vous n'avez pas encore vécu cela, mais le Gouvernement espagnol a ordonné des fouilles au corps des personnes qui rendent visite aux prisonniers basques. Comment avez-vous réagi ?

Je le vis comme une contrainte de plus, une entrave supplémentaire, en plus de la longueur du voyage et du coût. Il est clair que l'objectif est de faire mal aux preso, et comment ? En s'en prenant aux familles. Pour l'instant je ne l'ai pas vécu, mais je me pose beaucoup de questions... et je ne sais pas comment je réagirais. Je crois qu'on ne peut pas savoir comment on va réagir, jusqu'au moment où on se trouve devant la porte de la prison. Je pense aussi que nous allons nous concerter avec la famille du second prisonnier basque qui se trouve dans cette même prison, et nous allons agir ensemble. Ceci dit, je n'arrive pas à imaginer que je puisse faire un tel voyage en vain.

Certains le font...

Certains le font, mais j'imagine que c'est un pas très difficile à franchir. C'est difficile d'y aller et de revenir en laissant le preso avec ce souci, ce poids qu'est de voir ses proches souffrir. Il a besoin de nous, mais nous aussi nous avons besoin de lui. Dans cette situation le mal est double.

Un des objectifs du Gouvernement espagnol, par ailleurs, est de diviser les familles. Les preso sont très solidaires les uns avec les autres grâce au collectif duquel ils font partie, et les familles le sont aussi. Toutefois, chaque famille réagit comme elle le sent, comme elle le peut. Je comprends que certains refusent ce genre de fouille et d'autres l'acceptent. Toutes les mesures qu'ils prennent ont pour objectif de faire du mal et ils y arrivent, à travers l'éloignement, l'isolement. En ce moment, mon père est seul, en isolation, et cela nous fait mal, à lui comme à nous. Malgré toutes ces mesures, ils ne briseront pas l'amour qu'on a pour eux.

Le gouvernement a pris d'autres mesures qui accordent un traitement différencié à certains prisonniers par rapport au reste du collectif, en les rapprochant de leur famille. Votre père a vécu cela, comment le ressentez-vous ?

C'était une autre mesure pour essayer de briser le collectif des prisonniers et diviser les familles. Le gouvernement a voulu distinguer les prisons des gentils au nord de l'Espagne, puis les prisons des méchants. C'est très dur à vivre pour ceux qui restent au sud de l'Espagne et leurs familles ; je peux témoigner que c'est aussi dur pour ceux qui sont dans le cas inverse. Lorsque mon père a été transféré à la prison de Fuera, c'était loin d'être une victoire.

Il est en train d'accomplir une longue peine ; comment est-il ?

Il sait qu'il a trente ans de prison à accomplir du fait de l'application de la Doctrine Parot qui annule toutes remises de peine. Sa date de libération est fixée à août 2027. Ceci dit, nous ne parlons pas beaucoup de ce sujet ; son esprit est en prison. ça fait tellement de temps qu'il est parti ; quand il était à Saint-Domingue aussi, c'était une forme de prison. Je me souviens que quand j'étais adolescente et que je lui demandais quand est-ce qu'il reviendrait, il me répondait : «Hegoa, ça ne peut pas durer trente ans, cette histoire va se résoudre avant».

Il va passer noël en isolement, vous, vous allez être en famille, mais d'ici à là, un concert est organisé à Espelette en faveur des prisonniers, ce soir. Que représente-t-il pour vous?

C'est un moment très fort. Voir tous ces gens venus pour exprimer leur soutien aux preso ou venus écouter la musique... Et voir tous ces bénévoles qui n'ont pas forcément de lien direct avec les preso... Cette solidarité... Quand on ressort de là on a les piles rechargées. ça donne de l'espoir.

jeudi 17 décembre 2009

émission spéciale sur Euskal Irratiak :appeler au numero suivant:05 59 37 14 11
à partir de 20h aujourd'hui vendredi 18-12-2009 jusqu'a 21h pour vos messages aux prisonnier-e-s politiques basques incarcérés à paris et dans les prisons prés de paris


Egun on,

gaur , arratseko 8ak eta 9ak artean :
presoen oihartzuna emankizun berezia
Euskal Irratietan.

Parise eta inguruetako presoeri zuen sustengu mezuak eta kantuak helarazi deituz euskal irratietarat : 05 59 37 14 11.























CONCERT
LE 19 DECEMBRE à Espelette:
à 16h marathon rock et à 21h concert:10 euro
( salle chauffé , bar ...)
+

ELGARRETARATZEA AZKEN OSTIRALA

ABENDUAK 25 DECEMBRE
OSTIRALAREKIN vendredi

EUSKAL PRESOAK
EUSKAL HERRIRAT!
rassemblement en faveur des droits des prisonnier-e-s politiques basques

ARRATSALDEKO 6.30tan
Baionako MAYOU Zubian
A 18H30 sur le pont MAYOU
ZATOZTE DENAK !!!

samedi 12 décembre 2009

DERNIERE PERVERSITE DE MADRID :
La fouille à corps des familles de prisonniers politiques basques
Jusqu’où laissera-t-on aller les autorités espagnoles ? Jusqu’à quand leurs méthodes -dites de « défense de la démocratie » mais qui n’ont rien de démocratique- resteront-elles impunies ? Jusqu’à présent, les dénonciations et recommandations d’organismes comme l’ONU ou Amnesty International n’ont eu aucun effet. Et les silences, mensonges et autocensures des médias dominants ne font qu’aggraver les choses.
Depuis début novembre, un nouveau pas vient d’être franchi –un de plus- dans le traitement arbitraire infligé aux prisonniers(ères) politiques basques et à leurs familles. Ces familles voient maintenant les conditions de leur droit élémentaire de visite, remises en question, en péril, alors qu’elles étaient déjà difficiles et, parfois même, dangereuses.
Chaque semaine, plusieurs familles partent de Bayonne, d’Anglet ou d’autres villes et villages du Labourd et de Basse-Navarre, en Pyrénées-Atlantiques, pour effectuer un voyage souvent très long, pour réaliser des aller-retour de 2400 km en deux jours, afin de rendre une courte visite à leurs proches incarcérés dans de lointaines prisons espagnoles ou françaises, des prisons aussi éloignées que possible –déjà- pour réduire au minimum ces possibilités de visites.
Depuis plus d’un mois, une nouvelle menace, qui se concrétise et s’amplifie chaque week-end, est venue s’ajouter à tout l’arsenal répressif touchant les prisonniers(ères) politiques basques et leurs familles ; arsenal toujours plus sophistiqué, toujours plus pervers mais qui n’a rien résolu ces 35 dernières années, au contraire. Désormais, suivant une nouvelle directive de Madrid, appliquée de façon discriminatoire tout spécialement aux familles des prisonniers politiques basques, celles-ci peuvent être dorénavant traitées comme des délinquants en puissance, sans qu’aucun acte délictueux ne puisse leur être imputé à ce jour. LEUR DELIT : avoir un lien de parenté avec un ou une prisonnier(ère) politique basque et lui rendre visite.
Suivant cette nouvelle directive –non spécifiée par une loi- les familles peuvent subir une fouille à corps exhaustive, en étant palpées manuellement sur tout le corps et/ou totalement dénudées, de force si les fonctionnaires le veulent, avant de pouvoir réaliser une visite. Exemple : Un visiteur qui souhaitait voir sa compagne, Agurtzane Izarza, incarcérée à ALICANTE, et qui avait refusé d’être dénudé par les fonctionnaires s’est vu déshabiller de force par quatre gardes civils appelés par ceux-ci et sans aucun résultat : Il ne cachait rien de répréhensible comme l’avaient déjà détecté portique de sécurité et raquette manuelle électroniques, procédés autorisés par la loi, eux. Autre cas : le samedi 5 décembre à la prison de SORIA, les fonctionnaires ont refusé les béquilles en bois de la prison à un handicapé physique qui venait visiter Gaizka Gañan et, sans même essayer d’utiliser la raquette, l’ont obligé à enlever son pantalon alors qu’il ne pouvait le faire lui-même. Les mots «humiliation» et «atteinte à la dignité» sont-ils trop forts ?
Depuis l’application de cette nouvelle mesure, à ce jour environ 200 prisonniers(ères) politiques basques n’ont pu recevoir de visite. Des avocats ont mis en route les recours nécessaires mais les procédures sont toujours très longues et peuvent durer plusieurs années en Espagne. Les autorités espagnoles ont très largement le temps de sévir «à loisir», comme elles peuvent -aujourd’hui encore- torturer pendant les gardes-à-vue qui sont toujours sous le régime de l’incommunication (au secret) malgré toutes les recommandations de l’ O N U.
Toutes les mesures mises en œuvre depuis plusieurs décennies pour «en finir» avec les aspirations majoritaires du Peuple basque n’ont fait qu’aggraver, prolonger ce conflit, inutilement et inhumainement. Le traitement fait aux prisonniers(ères) politiques basques et à leurs familles est un condensé des méthodes arbitraires utilisées plus largement et qui ne font qu’intensifier de façon cruelle et irresponsable toutes les souffrances. Et tout ceci dans quel but ? Pour quel résultat ? Les familles GRAMONT, TOYOS et PAROT pour ETXERAT Iparralde

lundi 7 décembre 2009

Euskal preso politikoen alde

En soutien au prisonnier-e-s politiques basques

ABENDUAK 20 décembre :

12 :00 au local d’EPAISKAN

(rue Pannecau karrikan)

TXISTOR EGUNA APERO+TXISTOR

:(Presoei eguberriko kartak bidaliko ditugu /

nous enverrons les cartes de noel aux prisonnier-e-s)

ABENDUAK 21 décembre:

18 :30 hitzordua/ rdv :

Baionako herriko etxearen aintzinean/ devant la mairie de bayonne

eguberriko merkatuan trakta banaketa

pour distribuer des tracts au marché de noel/

19 :30 au local d’EPAISKAN :

(rue Pannecau karrikan)

TXISTOR GAUA APERITIF


ABENDUAK 24 décembre:

18 :30 au local d’EPAISKAN

(rue Pannecau karrikan)

************OLENTZERO*********

:(Presoei eguberriko kartak bidaliko ditugu /

nous enverrons les cartes de noel aux prisonnier-e-s)


vendredi 4 décembre 2009

UNE ETRANGE DISPARITION - LE MONDE

Enquête

Une étrange disparition








Son nom circule dans tout le Pays basque français. Son visage a été exposé sur des dizaines d'affiches placardées sur des murs. Jon Anza Ortunez, 47 ans, a subitement disparu alors qu'il se trouvait dans la région de Bayonne, sans laisser de trace. L'organisation indépendantiste basque ETA, qui figure sur la liste des entreprises terroristes de l'Union européenne, l'a reconnu comme l'un de ses membres. Une première. Et elle accuse la police espagnole de l'avoir enlevé.

Un collectif de militants et sympathisants s'est mis en place. Il devait organiser, vendredi 18 décembre, à Paris, une réunion publique, neuf mois jour pour jour après cette disparition inexpliquée.

Le 18 avril, tôt le matin, Jon Anza prend le train à Bayonne pour se rendre à Toulouse, où il compte passer quelques jours "chez des amis". Maixo, sa compagne, le conduit à la gare et tourne les talons avant le départ du train. Elle ne sait pas chez qui il se rend, elle n'a pas de numéro où le joindre. "Il était censé m'appeler quand il reviendrait." Mais, depuis lors, plus de nouvelle.

Le 15 mai, la famille et les proches de Jon Anza se décident à rendre publique sa disparition lors d'une conférence de presse, et alertent la justice. Le parquet de Bayonne ouvre une enquête pour "recherche des causes d'une disparition inquiétante", et saisit la police judiciaire de Bayonne.

Trois jours plus tard, dans un communiqué daté du 18 mai, publié le 20 dans le quotidien basque espagnol Gara, l'ETA revendique l'appartenance de Jon Anza à l'organisation. Ce qui motive aussitôt l'ouverture d'une seconde enquête, préliminaire, par le parquet de Paris, pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et "financement du terrorisme". Car, avec un luxe de détails qui laisse sans voix la police française, l'organisation indépendantiste révèle qu'elle avait rendez-vous le 18 avril avec Jon Anza pour qu'il lui remette une forte somme d'argent - sans en préciser le montant.

Dans la foulée, l'ETA assure que le militant était connu des services français et en avance la preuve : ses empreintes, affirme-t-elle, figurent sur du matériel trouvé par la police le 16 novembre 2008 dans un "zulo" (un trou, une cache) en forêt de Saint-Pée-sur-Nivelle, à quelques kilomètres de Saint-Jean-de-Luz. Or, ces traces n'ont pas encore été "exploitées", selon la police. Dans l'urgence, celle-ci vérifie et constate, stupéfaite, que les empreintes digitales qui figurent sur un manuel de lutte armée en langue basque correspondent effectivement à celles du disparu.

Certes, Jon Anza était connu. Originaire de Saint-Sébastien, il s'était établi en France en 2004 après avoir passé vingt ans en prison en Espagne. Membre de l'ETA, il dirigeait le commando Lau Halizea, responsable, selon les autorités espagnoles, de l'assassinat d'un policier. Condamné le 20 février 1982, il avait été remis en liberté le 18 octobre 2002. Mais pour la police française, qui surveillait de loin en loin cet homme, il n'était plus dans la course, d'autant qu'il souffrait depuis 2008 d'un cancer affectant un nerf optique. "Il n'y voyait plus à trois mètres", souligne sa compagne. Jon Anza suivait un traitement lourd avec d'importants effets secondaires, notamment sur le poids. Le 24 avril, il n'aurait pas dû manquer son rendez-vous à l'hôpital.

Les recherches ont alors été déclenchées. Tous les hôpitaux, tous les cadavres non identifiés de la région ont été vérifiés. Les investigations sur la Carte bleue de Jon Anza, son passeport, sa carte Vitale, n'ont rien donné. La police de son côté, les proches constitués en "brigades" de l'autre, ont chacun refait, à la même heure, le même jour, le parcours Bayonne-Toulouse en train, interrogé les habitués et distribué des avis de recherche.

La procureure de Bayonne, Anne Kayanakis a fait survoler la ligne ferroviaire en hélicoptère. En vain. "La police ne fait pas semblant de chercher, je suis vraiment très perplexe", avoue la procureure. "Nous avons épuisé toutes les pistes rationnelles", affirme Marixtu Paulus-Basurco, avocate de la famille. Les proches excluent un suicide. "Il aurait laissé une explication, il aurait fait comme il faut", tranche Anaïz Funosas, porte-parole d'Askatasuna, une association d'aide aux prisonniers basques dont faisait partie Jon Anza. "C'est un hyperpositif", affirme sa compagne.

Autre hypothèse avancée devant la presse espagnole par le ministre de l'intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, mais rejetée par les proches : l'ETA aurait elle-même mis la police sur la piste de Jon Anza, parti avec l'argent. "Ça aurait été stupide et Jon est loin d'être stupide", s'insurge Maixo. Aux enquêteurs qui l'interrogent à deux reprises, la compagne de Jon Anza, qui partageait sa vie depuis deux ans et connaissait son passé, a affirmé ignorer la poursuite de son engagement à l'ETA.

La famille penche donc de plus en plus pour un "enlèvement qui aurait mal tourné", une "conviction" renforcée par un article, paru le 2 octobre, dans Gara. Citant des "sources fiables", le quotidien basque affirmait que l'etarra aurait été "intercepté" dans le train par des policiers espagnols, soumis à un interrogatoire illégal et enterré sur le territoire français. "Aujourd'hui, cela apparaît à la famille comme la seule explication possible", appuie Me Paulus-Basurco. Contacté, Gara n'en dit pas plus.

En accusant les policiers espagnols, l'ETA réveille le souvenir de la "guerre sale", dans les années 1980, lorsque les sinistres Groupes antiterroristes de libération (GAL), parapoliciers, pourchassaient et tuaient des membres d'ETA sur le sol français. Le sujet est toujours sensible au Pays basque. Le jour de la parution de l'article de Gara, la procureure a réagi en invitant quiconque à témoigner, même anonymement. Un appel resté jusqu'ici lettre morte. "Je n'ai pas d'élément accréditant la piste d'une séquestration par des barbouzes, mais on ne peut rien exclure", commente Mme Kayanakis qui a demandé l'entraide judiciaire espagnole par l'intermédiaire du magistrat de liaison à l'ambassade de France.

Depuis plusieurs années, la coopération franco-espagnole sur ETA s'est considérablement développée. Des équipes communes d'enquête, en police judiciaire ou dans le renseignement, ont été créées. Un pas supplémentaire a été franchi après l'assassinat, en décembre 2007 à Capbreton, de deux policiers espagnols qui circulaient dans une voiture banalisée du ministère de l'intérieur français. Depuis, les policiers espagnols peuvent intervenir armés sur le territoire français, en partenariat avec leurs collègues. "C'est une coopération exemplaire", souligne le commissaire divisionnaire Loïc Garnier, chef de l'unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) dont l'organisation accueille en permanence deux fonctionnaires espagnols. Pour lui, l'implication de la police espagnole dans la disparition de Jon Anza "est totalement exclue".

Un élément troublant est pourtant intervenu quelques mois auparavant. Le 11 décembre 2008, un autre réfugié espagnol, Jon Maria Mugica Darronsoro, a porté plainte après avoir été enlevé dans le village de Saint-Palais et retenu plusieurs heures par quatre individus qui s'étaient présentés comme des policiers français. S'exprimant en espagnol, ces interlocuteurs auraient fait pression sur M. Mugica pour "collaborer" en évoquant sa fille, en prison à Madrid. Une information judiciaire est toujours ouverte. Jusqu'ici, la police française a remonté la piste de quatre téléphones portables espagnols.

Isabelle Mandraud
Article paru dans l'édition du 04.12.09

jeudi 3 décembre 2009


ELKARTASUN HILABETEA / LE MOIS DE LA SOLIDARITE

Le nombre de prisonniers en Euskal Herria n'a jamais été aussi élévé: 742 prisonniers politiques basques (164 en France, 577 en Espagne, dispersés dans 89 prisons). Les conditions qui leur sont imposées tant au niveau judiciaire que pénitentiaire n'ont jamais été aussi dures. Le harcèlement fait aux familles n'a jamais été aussi intense au point qu'un grand nombre d'entre elles ont été privées de visite ces dernières semaines dans les prisons espagnoles, à la suite de nouvelles directives émises par les autorités espagnoles (notamment la fouille des visiteurs de prisonniers basques, ce qui a provoqué de nombreux incidents).
Malgré ces pressions, le Collectif des Prisonniers Politiques Basques continue sa lutte jour après jour et reste fidèle à ses revendications: reconnaissance du statut politique des prisonniers, respect de tous leurs droits individuels et collectifs, y compris celui d'être reconnu et admis comme acteur politique dans la résolution du conflit basque.
Dans ce contexte douloureux, de l'extérieur des murs aussi, plus que jamais, notre solidarité à tous est indispensable. Dans chaque quartier, dans chaque village, nous devons être présents au côté de ces familles et exprimer et organiser notre soutien envers tous les militants emprisonnés.
Dans ce cadre, ASKATASUNA organise comme chaque année ELKARTASUN HILABETEA dont voici le programme et l'affiche en pièce jointe.
27 novembre à Hendaia: après le rassemblement du dernier vendredi "triki-poteo-manifa" puis ongi etorri aux prisonniers d'Hendaia qui ont été libérés cette année et concert avec Speiz Mukaki et Betagarri.
4 décembre à Miarritze (20h au gaztetxe): projection du film Itsasoaren Alaba puis débat sur le GAL.
12 décembre à Anauze :à 19h apéro animé puis à 21h pièce de théâtre "Cabaret" par le Petit Théâtre de Pain.
18 décembre à Ziburu: bertso-poteo à l'occasion de l'anniversaire du prisonnier Jakes Esnal.
19 décembre à Ezpeleta: "marathon du rock" à partir de 17h puis concert avec les groupes Malgata, Eraso, Zea Mays, Gozategi
Euskal Herria, le 26 novembre 2009