vendredi 8 octobre 2010

TORTURE témoignages source le journal du pays basque

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Pays Basque

Témoignages de “tortures” : “il me manque un bout de peau sur la tête”

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08/10/2010

G.C.

Xabier Atristain et Juan Carlos Besance arrêtés la semaine dernière en Gipuzkoa dénoncent avoir été “sauvagement torturés” lors de la période de mise au secret (incomunicacion en castillan).

Les deux membres présumés d’ETA ont relaté s’être évanouis plusieurs fois suite au supplice de “la poche” qui consiste à recouvrir la tête du détenu avec un sac en plastique jusqu’à l’asphyxie. Ils disent aussi avoir été “aspergés avec un spray paralysant”, ou avoir été enveloppés dans une couverture, attachés, la tête couverte pour être ensuite, dans cette posture, soumis a “des coups constants”, notamment sur les testicules. “Trempés de sueur” suite à ce supplice affirment-ils, ils auraient été placés dans une pièce appelée “le frigo”. “Je n’y voyais rien mais il y faisait très froid” raconte Besance. Leurs récits diffusés par le Mouvement Pour l’Amnistie ressemblent à ceux faits par les détenus de l’opération “Ekin” il y a deux semaines.

Séquelles
En tout état de cause ils souffriraient de séquelles. Dans le cas d’Atristain il lui manquerait “un bout de peau sur la tête”, quant à Besance il se plaint de problèmes aux yeux et n’y “voit pas bien”. Il affirme avoir dû apprendre “par cœur la déclaration” qu’il a faite lors de la garde à vue mais qu’il a refusé de ratifier devant le juge.

L’avocat d’office s’insurge
L’avocat d’office (les détenus ne peuvent bénéficier de la présence de leur avocat en période d’ incomunicacion) d’Atristain a d’ailleurs refusé de signer la déclaration de son client au vu de l’état dans lequel il se trouvait.

Le Mouvement Pro Amnistie répond à ceux qui expliquent que ces témoignages sont le fruit d’une stratégie et se demande “comment quelqu’un peut faire des déclarations qui vont l’envoyer en prison pour de longues années ?”. Le mouvement va envoyer ces témoignages au gouvernement du Venezuela (les détenus ont affirmé s’être entraînés au Vénezuela) et à des organisations internationales.

Un collaborateur du journal madrilène Publico se demandait déjà avant-hier sur son blog “quand doit-on croire les etarras ?”, ne comprenant pas pourquoi ceux-ci étaient censés “dire la vérité quand ils accusent le gouvernement vénezuelien” et “mentir quand ils disent avoir été torturés”.

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