AGUR ETA OHORE
Duela 28 urte 1984ko martxoaren lehena Poliziak Didier Lafitte IK-ko militantea tiroz Hil zuen.
Agur eta ohore hiri Didier gudari eta arrantzale matagarri
Dans les années 1980 à Donibane Lohitzun...
Il a grandi ici, entre océan et montagne. Au fil des ans, il a vu cette ville de pêcheurs se transformer jusqu'à perdre son âme, devenir le Saint-Jean-de-Luz des cartes postales. Il a vu la pêche traditionnelle se réduire comme peau de chagrin, les conserveries fermer les unes après les autres, les villas garder leurs volets clos les saisons d'hiver, les jeunes du même âge quitter Donibane pour chercher du travail ailleurs.
Il a vingt ans et, malgré les risques, malgré la peur, il franchit le pas. Comme d'autres, il s'engage dans la clandestinité. Il n'est pas tête brûlée ni désespéré, non. Il ne peut simplement pas se résigner à la disparition de sa culture, de sa langue, ni voir plus longtemps son peuple nié. Il n'accepte pas qu'on brade les richesses de ce pays au profit d'une minorité déjà privilégiée. Il ne tolère pas que le tourisme de luxe devienne la seule issue économique. L'injustice le révolte. Il est conscient des conséquences, pourtant il fait ce choix. Il refuse que son pays soit anéanti sous les coups portés par les deux États qui se le sont partagé. Un impérieux besoin de défendre son idéal lui fait prendre le chemin de la lutte, rejoindre les femmes et les hommes qui, comme lui, sont prêts à se battre, les armes à la main. Il se sait jugé, condamné d'avance par ceux-là mêmes qui vendent son pays et contestent à son peuple le droit pourtant universel de disposer de son avenir. C'est contre leur ignominie qu'il s'élève, alors leurs sentences...
Son combat, c'est David contre Goliath. Le petit pêcheur de Donibane et ses camarades contre un pouvoir établi depuis des siècles, dominateur, destructeur. Il résiste... jusqu'à cette soirée du 1er mars 1984. Il est 20 h 30 lorsqu'une balle est tirée dans son dos. La tôle fragile de sa Dyane fuyant le terrible guet-apens n'offre pas de protection contre la furie policière qui fauche sa jeune vie comme celle d'un oiseau en plein vol. Son sang coule sur la terre pour laquelle il meurt. Il vient de payer son amour au prix fort.
Depuis ce jour-là, même si nous n'avons plus jamais croisé son sourire au comptoir du « Laf », son souvenir demeure synonyme de liberté dans nos esprits. Il s'appelait Didier. Il est mort d'avoir osé affirmer de toute ses forces que Euskal Herria a le droit d'exister. Il est mort de la volonté du gouvernement français et des notables locaux de bafouer notre pays.
EZ ZAITUGU AHANZTEN, arrantzale maitagarri.
Agur eta ohore hiri anai !
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