dimanche 14 mars 2010

HERRIAK EZ DU BARKATUKO !



ASKATASUNA
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CONFERENCE DE PRESSE Baiona – 2010-03-13

INTRODUCTION

Nous allons donner cette conférence de presse en 3 langues
Les nombreuses personnes présentes ici sont la famille, les avocats, les
militants associatifs, syndicaux et représentants de différences
organisations politiques qui se mobilisent depuis la disparition de Jon.
Cette conférence de presse se déroulera en 3 parties
Jon Enparantza
Anaiz Funosas
Jean-François Lefort


Jean-François LEFORT: Les faits

Les raisons de cette conférence de presse:
Nous vous avons invités à cette conférence de presse pour faire le point
sur la disparition de Jon et plus précisément sur les évènements de ces
deux derniers jours.

Récapitulatif des faits depuis la disparition à aujourd’hui:
Le 18 avril Jon disparaît, il ne se rend pas au rendez-vous qu’il a à
Toulouse avec l’organisation ETA à qui il devait remettre de l'argent
(voir plus loin).

Le 23 avril, son amie apelle les différents hopitaux de la région, y
compris l’hôpital Purpan dans lequel Jon est découvert avant-hier. Depuis
cette date, les hopitaux savent qu’une personne atteinte d’une grave
maladie a disparu.

Le 29 avril, d’après la version policère, Jon est retrouvé dans parc, en
vie mais inconscient :
Sans l’argent
Sans papiers
Avec un billet de train aller retrour Bayonne-Toulouse

Toujours le même jour et en se basant sur la version policière, les
pompiers (c’est à vérifier) récupèrent Jon suite à un appel. Il est
hospitalisé inconscient.

Le 11 mai il meurt à l’hopital

Le 15 mai, la famille informe le procureur de Bayonne de la disparition de
Jon.
Suite à cela, et donc 15 jours après que Jon ait été hospitalisé et 4
jours après sa mort, la Procureur de Bayonne Anne Kayanakis ouvre une
enquête, elle communique en disant qu’elle a fait
le tour des hôpitaux
le tour des morgues
vérifier le trajet en train
et fait survoler la voie ferrée par un hélicoptère

Le 19 mai, ETA par le biais d’un communiqué reconnaît Jon comme un de ses
militants, informe qu’il n’est pas venu au rendez et précise que la police
française est en possession de ses empreintes digitales retrouvées dans
une cache à Senpere.

Le 20 mai, en conséquence du communiqué d’ETA le juge antiterrorsite ouvre
une enquête.

Le 24 mai des dizaines de personnes refont le trajet et posent des
centaines de photos de Jon dans et autour des gares le long du trajet. On
leur dit que le contrôleur du jour de la disparition est en arrêt maladie,
remplacé par un intérimaire.

Le 2 octobre le quotidien Gara affirme, suite à des informations obtenues
de “source fiable”, que Jon a été enlevé par des forces de sécurité
espagnoles, qu’il est mort suite à des interrogatoires illégaux et que son
corps est enterré en France.

A partir de décembre, de nombreux articles de presse sont écrits dans
différents quotidiens de l’Etat français.

Le 8 février, suite à la demande de la Procureur de Bayonne, l’Audience
Nationale de Madrid ouvre une enquête.

Avant hier, le 11 mars, la PJ contacte la famille de Jon pour l’informer
qu’un corps, qui pourrait être celui de Jon, a été retrouvé à la morgue de
l’hôpital Purpan.

Hier, le 12 mars, suite à des tests ADN la police confirme que c’est Jon.
Nous ne croyons pas à cette confirmation. La famille et les avocats
informent les autorités que tant qu’ils n’auront pas vu Jon afin de
l’identifier ils resteront devant la morgue. En milieu d’après midi, le
Procureur donne l’autorisation de voir le corps, Jon est formellent
identifié.

NOUS VOULONS LA VERITE, nous nous battrons pour la connaître. Pour cela il
y a un moment très important, lundi Jon sera autopsié. Nous exigeons qu”un
médecin de confiance de la famille puisse y participer. Si ce n’est pas le
cas, nous rejetterons en bloc ses conclusions. AU VU DES FAITS NOUS NE
LEUR FAISONS PAS CONFIANCE. Ont-ils quelque chose à cacher? Pourquoi
veulent-ils nous cacher ce que l’autopsie peut dire? Nous lançons un appel
à se mobiliser lundi matin pour se rendre massivement à Toulouse pour
exiger la présence d’une médecin de confiance et si ce n’était pas le cas
empêcher qu’un simulacre d’autopsie puisse avoir lieu.


Jon ENPARANTZA – Anaiz FUNOSAS : Lecture politique

-La première chose pour dire que nous ne CROYONS JAMAIS LES VERSIONS
OFFICIELLES. Des années de conflit politique nous ont déjà montré
l'absence totale de crédibilité politique des versions officielles de la
France et de l'Espagne.

-Nous ne croyons pas non plus la version qu'ils nous servent depuis que le
corps de Jon est apparu. Ni tout ce qui a été dit dans la presse, ni ce
que les autorités françaises ont dit hier, et spécialement ce qu'ont dit
le Procureur de Bayonne et le chef de la PJ dans la conférence de presse
d'hier après-midi.

-Cette fois, en plus, d'où qu'on la prenne, d'où qu'on la regarde, cette
version ne tient pas debout. Si on regarde les éléments qu'ils nous
donnent, la version qu'ils sont en train de mettre en scène est
INACCEPTABLE pour nous.

-Elle est pleine de contradictions et de vides. Des dizaines de questions
restent sans réponse ou avec des réponses abracadabrantes;
quand il a disparu nous avons demandé:
Où est Jon?
Qu'est-ce que vous lui avez fait?
Qu'avez vous fait de lui?
Nous voulons la vérité. Les questions demandent des réponses claires et
précises, et il n'y en a aucune.

-Aujourd'hui nous posons de nouvelles questions:
Où a-t-il été retenu pendant 10 jours?
Qui l'a retenu?
Qu'est-ce qu'ils lui ont fait pendant ces dix jours?
Pourquoi disent-ils qu'il n'a pas de marques alors que le corps est trop
abîmé pour l'affirmer?
Comment ont-ils pu le cacher pendant presque un an alors que la police de
Bayonne avec le Procureur à sa tête l'ont soi-disant cherché partout?
Qui, comment et pourquoi ont-ils caché ce corps?

-Anne Kayanakis nous a parlé hier de dysfonctionnements et de nouvelles
questions. Nous, ce que nous voulons, CE SONT DES REPONSES. Elle a parlé
d'une seule certitude: que la thèse défendue par Rubalcaba et Alliot-Marie
(sur Jon se serait enfui avec l'argent) est totalement écartée. Ce dont
nous sommes sûrs, c'est que nous sommes devant le silence de la raison
d'Etat. Nous exigeons les réponses à ces questions, et nous lui disons:
c'est aux responsables politiques et à leurs services secrets qu'il faut
aller les poser.

-Ce qui se CONFIRME, c'est ce que les proches de Jon, l'entourage et la
gauche abertzale ont dénoncé depuis le début. Nous sommes devant un
nouveau fait de guerre sale, une action qui est allée jusqu'à la mort.
Nous confirmons, donc, avec ces éléments, que les forces de sécurité
espagnoles et françaises ont enlevé Jon, qu'ils l'ont torturé et conduit à
la mort. Ce que nous savons, parce que ça se voit, c'est que les autorités
françaises l'ont caché pendant un an. 10 mois dans une morgue, pourquoi?
Pour effacer tous les éléments compromettants? Les forces de sécurité
espagnoles l'ont retenu pendant 10 jours et mené à la mort. Les ont gardé
le corps pendant un an. Voilà l'implication de chacun, et les
responsabilités politiques sont visibles. L'Etat français a protégé cette
opération et a utilisé le corps de Jon. Il est directement impliqué par la
gestion macabre qu'il a fait de ce cas.

-Ils ont décidé de remettre le corps de Jon en circulation maintenant,
après l'avoir gardé pendant un an caché on ne sait où. Cela a été une
décision politique. Ils ont géré la guerre sale et le corps de Jon en
fonction de leurs intérêts politiques. C'est la responsabilité des deux
Etats. Zapatero et Sarkozy sont les premiers coupables. Ils ont couvert
ensemble les déclarations honteuses de Rubalcaba et d'Alliot-Marie. Les
paroles et les silences des principaux responsables politiques ont
totalement déformé les évènements.

-Notre dénonciation ne s'arrête pas là. La guerre sale continue avec le
corps. Nous voulons dénoncer avec force l'attitude misérable, inacceptable
et cruelle qu'ils ont eue avec la famille hier. L'interdiction du
ministère qu'un médecin de confiance participe à l'autopsie, de voir le
corps... Ils ont eu envie de jouer avec la souffrance qu'ils ont
provoquée. Pour oppresser, pour humilier encore plus. Nous ne
l'accepterons jamais, et nous exigeons qu'un médecin de confiance
participe à cette autopsie. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour
l'imposer, garantie sans laquelle nous ne croirons jamais les conclusions
de cet examen.

-Cet évènement, malheureusement, n'est pas isolé, il se produit dans un
large contexte. Nous le situons dans la répression générale exercée par la
France et par l'Espagne. Dans le contexte d'une oppression qui n'a plus de
limite. Il suffit de se rappeler tous les enlèvements de ces derniers
temps, Dani Saralegi, Alberto Lopez, Juan Mari Mujika, Lander Fernandez,
Alain Berastegi...

-Nous exigeons des réponses à tous les niveaux. La police, le Procureur,
tous devront dire la vérité. La dette qu'ils ont avec ce peuple s'alourdit
encore plus avec l'histoire de Jon. Nous exigeons d'Alliot-Marie en
particulier qu'elle cesse ses mensonges, qu'elle nous dise la vérité, puis
qu'elle S'EN AILLE. Elle doit démissionner.

-En ce moment extrêmement dur, nous voulons exprimer notre soutien entier
à la famille.

-Nous demandons à Euskal Herria, aux citoyens basques, de ne pas accepter
cela et de le faire savoir. Pour que cela ne se reproduise jamais.


Jean-François LEFORT: Appels à la mobilisation

Nous appelons à participer aux mobilisations qui auront lieu dans les
jours qui viennent.
Nous appelons tous ceux qui le peuvent à se rendre à Toulouse lundi matin,
pour exiger qu'un médecin de confiance participe à l'autopsie. Les
rendez-vous sont les suivants: 4h30 place San Andres à Bayonne, 5h à
Salies, 7h30 au péage de Muret.
Une manifestation nationale aura lieu dans la ville d'Alliot-Marie,
Donibane-Lohitzune, le 17 avril prochain. Nous lui demanderons directement
et avec détermination ce qu'ils ont fait à Jon.

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