mercredi 20 mai 2009

NUN DA JON?????

DISPARITION INQUIETANTE

16/05/2009

«Où est Jon ?». C'est la question que se pose la famille de Jon Anza, son avocate et les membres d'Askatasuna. Hier, ils ont réuni la presse pour alerter la population de la disparition «inquiétante» de cet homme de 47 ans, habitant Ahetze.

La famille n'a aucune nouvelle de lui depuis que sa compagne l'a conduit à la gare de Bayonne, le 18 avril dernier. Un mois plus tard, hier après-midi, la famille a fait état de cette situation au Parquet de Bayonne afin que la Justice ouvre une enquête, compte tenu de son état de santé inquiétant. «Nous n'excluons aucune hypothèse», a ajouté Anaiz Funosas, représentante du comité anti-répressif Askatasuna.

Jon Anza est un militant abertzale ; raison pour laquelle Askatasuna a participé à la conférence de presse d'hier. De nationalité espagnole, il a mené pendant six ans une vie normale au Pays Basque nord, après avoir passé 21 ans dans les prisons espagnoles pour appartenance à l'ETA.

Le 18 avril, sa vie a basculé. Il a pris le train de 7 heures en partance pour Toulouse, «pour aller se reposer chez des amis» comme le raconte l'avocate de la famille, Me Polus-Basurco. Il aurait dû arriver à destination à 10 h 36. Mais personne ne peut certifier de son arrivée. Le 23 avril, le fait qu'il ne soit pas retourné à la maison alors qu'il avait «un rendez-vous important» à l'hôpital interpelle sa compagne qui commence à mener ses recherches.

Hôpitaux, journaux, mairies, la famille se lance sur plusieurs pistes, pensant que Jon Anza aurait pu être victime d'une agression ou d'un accident. Mais en vain. Après avoir fait ce qui était de son ressort, elle décide de laisser l'affaire entre les mains de la Justice.

Disparition «inquiétante»

Me Polus-Basurco s'appuie sur l'article 74 du code de procédure pénale. Il stipule que «lorsque la disparition (…) d'un majeur présentant un caractère inquiétant ou suspect eu égard (…) à son état de santé vient d'intervenir ou d'être constatée, (…) les officiers de police judiciaire, assistés le cas échéant des agents de police judiciaire, peuvent, sur instructions du procureur de la République, procéder aux actes aux fins de découvrir la personne disparue».

L'avocate espère qu'une enquête va être mise en place, car «plus le temps passe, plus l'angoisse de la famille s'accroît». Elle appelle également la population à faire part de toute information concernant ce quadragénaire. Appel adressé, notamment, aux personnes qui auraient pu le voir dans le train de Toulouse. Un train qui s'est arrêté à plusieurs gares.

Askatasuna interpelle aussi les autorités françaises «pour qu'elles mettent en place le dispositif nécessaire pour retrouver» Jon Anza. Anaiz Funosas a souligné «que la société basque va continuer à travailler jusqu'à ce qu'on mette en lumière cette affaire». Jusqu'à ce qu'elle sache «où est Jon».

Une question qui se répète génération après génération. Elle est devenue familière aux côtés de la photo de Jean-Louis Larre, ce militant de IK disparu le 7 août 1983. Elle est encore sans réponse alors que le Tribunal spécial de Paris l'a déclaré mort l'an dernier. Celle de cet Heletar n'est pas la seule disparition connue au Pays Basque.

Dernièrement, Me Polus-Basurco et Askastasuna avaient dénoncé l'enlèvement de Juan Mari Mujika, un habitant de Domezain originaire d'Ataun (Gipuzkoa). Retenu par une poignée d'hommes, pendant quelques heures, aux alentours de Saint-Palais, il avait été relâché. Dans le cas de Jon Anza, aucune hypothèse n'est privilégiée, néanmoins, cette même question se pose : : «où est-il».

source: LEJPB (Goizeder TABERNA)

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