Pays Basque
Iosu Uribetxebarria : la décision ne sera pas prise avant dix jours
21/08/2012
Antton ROUGET
Les personnes les plus pragmatiques ont vu dans l’annonce du
gouvernement espagnol, vendredi 17 août, d’accorder le troisième degré
de détention à Iosu Uribetxebarria – qui permet l’éventuelle libération
conditionnelle d’un prisonnier – un signe de règlement du conflit. Elles
se sont trompées.
Des sources de l’Audience nationale espagnole ont en effet informé
hier qu’à la demande du procureur, elles allaient réclamer des
informations complémentaires sur la situation du prisonnier gravement
malade et hospitalisé à Donostia avant de statuer sur son éventuelle
libération conditionnelle. Une réclamation motivée par le besoin que
l’examen médical soit signé par “des personnes concrètes” au lieu du
sceau de la commission médicale, qui retarde de dix à 15 jours la
décision concernant la demande de libération conditionnelle du détenu
malade.
“La décision du gouvernement espagnol, à travers le procureur, de
prolonger la situation de Iosu Uribetxebarria pour une durée minimum de
dix jours correspond à un brutal piétinement des droits de l’homme”,
s’est indigné, dès l’annonce de la décision du procureur, le mouvement
en faveur des droits des prisonniers Herrira.
Indiquant, à partir du rapport médical, que le cancer de Iosu
Uribetxebarria se trouve en phase terminale et que le détenu a “90 % de
possibilités de décéder en une année”, Herrira a dénoncé une décision
qui “vise à tuer” le prisonnier qui entame aujourd’hui son quatorzième
jour de grève de la faim.
Les mobilisations se poursuivent
Grèves de la faim dans les prisons françaises et espagnoles,
rassemblements et manifestations dans les sept provinces du Pays Basque,
actions devant les différents sièges du Parti populaire : si la
situation de Iosu Uribetxebarria s’enlise, les mobilisations pour
réclamer la libération du prisonnier gravement malade, elles, se
multiplient.
Six personnes qui ont escaladé la façade du siège du Parti populaire à
Iruñea pour y hisser une banderole ont ainsi été arrêtées hier par la
police nationale espagnole et sont accusées de “trouble à l’ordre
public”. La semaine dernière, déjà, plusieurs actions similaires
s’étaient déroulées devant le local du parti de Mariano Rajoy à Donostia
ou devant l’antenne du gouvernement espagnol dans la capitale
gipuzkoar.
Sur le perron de l’hôpital de Donostia – où douze personnes sont en
grève de la faim –, les rassemblements quotidiens, à 11 heures et 18
heures, se poursuivent. Ce matin, plusieurs personnalités – artistes,
musiciens, sportifs, professeurs d’université, etc. – y sont attendues
pour apporter leur soutien au prisonnier hospitalisé et aux grévistes de
la faim.
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